Au cours des différentes sessions du Muséolab, nous avons cherché à explorer les possibilités qu’offrent à la médiation et à la muséographie de nombreuses technologies émergentes (interfaces tactiles, technologies de personnalisation RFID, tablettes mobiles, systèmes immersifs ou de diffusion de son...).
Nous avons aussi testé et validé une méthodologie associant démarche créative, brainstorming appliqué, prototypage rapide et innovation ouverte, expérimentations dans la durée, évaluations scientifiques.
Le pari d’associer des artistes au processus de conception et de croiser les regards et les disciplines s’est avéré particulièrement intéressant dans les résultats du dernier museolab 3.
Nous avions ainsi réuni des artistes issus de différents domaines (musicien, plasticien, scénographe, designers,....), des explorateurs logiciels et des transmetteurs de savoir qui exercent dans des contextes très divers. Il nous semblait que le musicien intervenant à l’école, le médiateur scientifique, l’instituteur travaillant avec des enfants handicapés ... partageaient une finalité commune avec des méthodes et techniques souvent complémentaires.
Les concepts imaginés lors de la journée de brainstorming initiale ont pris la forme de 7 dispositifs numériques qui commencent aujourd’hui à être utilisés en situation avec du public.
- Mosaïque Muséolab 3
Mais ces sept années de travail en partenariat avec les musées et centres de culture scientifiques ont aussi révélé toutes les questions que leur posent les technologies et les pratiques qui sont associées à la culture numérique. Sur deux points en particulier : leur organisation interne et leur rapport au public et, peut être plus profondément, sur leur identité même. (voir la synthèse de ces réflexions dans l’article Innovations numériques, révolution au Musée dans la revue du Musée des Confluences.)
Le numérique permet aux expositions de ne plus être des objets finis mais flexibles et en devenir, non pas simplement des contenus scénographiés mais un espace ouvert où l’on peut apprendre, s’émerveiller mais aussi se rencontrer, échanger, participer, vivre...
Cette participation accrue des publics, cette réappropriation de l’espace muséographique par les publics est déjà en germe sur les réseaux sociaux et dans les pratiques de certains établissements culturels pionniers. Mais elles risquent parfois d’être cantonnées au service de communication du musée. Tant que cela reste sur le web, l’institution ne se remet pas véritablement en jeu.
En co-organisant Muséomix, nous souhaitons croiser l’expérience du Museolab avec la dynamique participative des réseaux sociaux au musée comme l’ont déjà développée Samuel, Diane et bien d’autres. Cette fois-ci dans l’espace physique d’un musée, nous voulons sortir du cadre connu de l’exposition ou de la médiation, pour imaginer ensemble ce que le musée permet de vivre comme expérience participative lorsqu’il s’autorise à tirer parti des possibilités offertes par le numérique et qu’il n’enferme personne dans un rôle prédéfini.
Nous espérons que cet évènement permettra d’attirer l’attention des institutions sur les enjeux de ces questions et que cette expérience connaitra de nombreuses suites sur le territoire, au sein de structures aussi variées que possible et pour le bénéfice des professionnels et des publics.
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