Quand on ouvre la boite, la première réflexion c’est "Waaa" (après 20 ans de cursus scolaire tout de même, ça donne une idée de la qualité de l’enseignement). L’écran est vraiment très grand pour ce type de jouet.
Là, on commence à rêver et on appuie sur le bouton On.
Et on attend....
Après 3/4 cafés, on a enfin un menu. On se dit qu’il a du faire une mise à jour de firmware on se connectant à travers un WiFi ouvert dans le quatier mais non. Le bouzin est d’une lenteur inconcevable (d’autant plus inconcevable qu’il tourne sous Linux).
Bref, on passe à la suite, et on commence à jouer avec les menus. Et la, après avoir décroché le stylet inviolable, on voir une belle icone : "Retirer en toute sécurité". On clique dessus et une belle boite de dialogue nous dit que l’on peut enlever la carte SD. Bon, on confirme avec Ok. Grossière erreur : des messages menaçants et un affichage un peu buggué apparaissent.
Leçon à retenir, enlever la carte avant de dire Oui à la machine.
Bref, on remet la carte, et la surprise ! Rien. Il ne la voit plus.
Bon, qu’à cela ne tienne, on appuie sur "Arrêter"... ha non, c’est plus le bouton c’est dans les menus cette fois. Donc on arrête et là, on peut aussi aller se chercher un café.
Le redémarrage suivant infirme l’hypothèse émise plus haut : non, il n’a rien mis à jour, c’est juste normal. Bon. Là le taux de caféine dans le sang commence déjà à atteindre un seuil critique et on passe au thé.
Donc ce coup ci c’est sûr, on va lire un livre. Ok, la bête est bootée, le thé est terminé, j’ai les doigts qui tremblent mais j’arrive quand même à brancher la chose en USB sur mon PC et là, surprise (encore) ! Rien (encore) ! On est finalement très surpris par le comportement nihiliste de l’engin. La SD du bouzin ne se voit pas comme un support de stockage de masse classique. Il doit falloir un autre OS de quatrième zone pour mettre des fichiers directement dessus. Un comble, quand on pense que l’OS de l’iRex est un Linux.
Bon, on clique à nouveau sur "Retirer en toute sécurité" (mais la peur au ventre cette fois, malgré le message rassurant) et on clique APRES avoir retiré la carte. Ouf, ça à marché. On met donc la petite carte dans le Sony PRS505 qui est plus docile et on charge.
Évidemment, là, il faut rebooter l’iRex encore. Verveine.
Enfin, on va pouvoir lire ! Après avoir cherché mais ou donc qu’ils sot les documents, on ouvre enfin son PDF et la surprise ! Ca marche !
L’étourdissement me gagne, l’adrénaline monte, attention je vais tourner une page et... ha oui au fait comment on tourne les pages ? Sur le bouton bien sûr ! Ha oui mais lequel ? Y’en a 9, tous pareils !
Bon au hazard... et la page tourne.
Oui, chez iRex, ils ont le sens du Design, avec un grand D comme DemerdesToi : 9 boutons (3 ’ronds’, 6 flèches), tous pareils. Tous pareils oui, mais tous différents ! Parce qu’ils ne font pas la même chose : Ehhhh oui ma bonne dame, chaque bouton fait un truc différent. Quel truc ? Haha ! Faut voir dans la doc, parce que y’a aucun picto.
Et là, surprise ! Les boutons sont tactiles. Et oui ! Super hein ? Et non ! Parce que quand tu te ballade avec le stylet sur la feuille, et bien les boutons boutonnent, et la ton iRex devient enragé (d’où le nom du produit surement) : avant, arrière, menu, pas menu eject "en toute sécurité", ... bref, du grand n’importe quoi. Nos amis d’iRex ont du se rendre compte de leur erreur, du coup on trouve carrément une option dans le menu pour désactiver les boutons. Super hein ? Et non ! Parce que quand tu es en plein écran, tu n’as plus aucun moyen de faire revenir ton bon menu salvateur (sauf si tu as lu la doc avant ou ils disent qu’il faut appuyer 2 secondes sur le rond. Lequel au fait ?).
(Tiens, d’ailleurs au moment où j’écris la fonction blocage de boutons marche plus...)
Bref, question ergonomie, c’est ground zéro.
Et c’est bien dommage, parce que l’écran est vraiment bien : on lit facilement du A4 pleine page et ça c’est vraiment ce qui me chiffonne sur les autres : lire demi page par demi page c’est très pénible (un peu moins sur le Sony).
La résolution est très correcte pour lire et les schémas. En revanche, même s’il est plus rapide que l’iLiad, il reste très lent. Un page pas en cache avec du graphisme peut mettre 10 secondes à s’afficher. C’est long...
Le système d’annotation est moyen : il y a du lag à l’écriture. Quand on écrit vite, ça s’affiche 5mm en retard derrière la pointe. Par évidement d’écrire dans ces conditions. Idem pour la gomme. Le principe est sympa : on barre ce que l’on veut effacer, mais la "mémoire" est très coute. Du coup pour effacer une ligne, c’est long... Il aurait mieux valut un système ou l’on entoure ce que l’on veut faire disparaitre.
Enfin, passer d’un outil à l’autre est très pénible : il faut aller dans le menu par le bouton. C’est pénible, et ça oblige de changer le styler de position dans la main puisqu’il ne permet pas d’activer la touche tactile.
dommage qu’iRex n’ait pas mis deux/trois boutons dans la barre d’état du bas (il me semble que c’était le cas sur l’iLiad).
La navigation dans des miniatures aurait aussi pu être très sympa. Malheureusement, l’affichage nous gratifie d’un impressionnant flickering blanc/noir/blanc à chaque calcul de vignette.
Question transport, c’est hors de question en l’état : vu la taille de l’écran, c’est problème assuré si le bouzin n’est pas transporté dans sa boite. Et question poche, à moins d’avoir celles de Bernard Arnaud, impossible de l’y caser dedans.
En résumé, on commence à discerner une tendance chez iRex : des produits super prometteurs au premier abord, mais affreusement lents à l’usage et mal pensés en termes d’ergonomie. Dommage.
A noter que je n’ai pas lu la doc. Je suis probablement passé à coté de certaines astuces (un menu caché "BootFast = yes" par exemple ?)
Notes additionnelles pour le 1000S
Quelques notes supplémentaires après quelques heures d’usage.
- la réinsertion de SD se passe parfois correctement : il n’est pas nécessaire dans ce cas de redémarrer le lecteur
- le chargement d’une page à parfois pris plus d’une minute, sans aucune explication (pas de graphique dans la page)
- on observe une certaine rémanence encore dans l’écran, comme pour l’iLiad
- j’ai eu plusieurs fois des messages "Pas assez de mémoire ...." et "Erreur critique...", en utilisation normale (lecture d’un PDF)
- impossible de lire un BMP, en revanche l’affichage des images est plutôt pas mal (et rapide)
- les boutons tactiles sont vraiment une plaie en usage normal. ; impossible de tenir l’appareil ou de marcher avec sans appuyer dessus. On est donc obligé de les bloquer (le bloquage remarche d’ailleurs) et d’utiliser le stylet pour naviguer ; pénible
- le flickering de l’écran est vraiment très pénible : dès que l’on ouvre le menu, l’écran passe au blanc, puis au noir, puis affiche le menu. Ce flickering est parfois double... J’imagine que la repeinte complète de l’écran a pour objectif de supprimer la rémanence au maximum, mais compte tenu des temps de rafraichissement de l’écran, ça prend quasiment 1 seconde et c’est très pénible.
- l’autonomie, au juger, à l’air particulièrement faible ; chargé à bloc, j’ai eu un message d’avertissement à la page 55, dont 30 n’avaient pas été lues (mais affichées),
- impossible de revenir à la dernière page consultée. Vraiment sympa quand on était à la page 527... boot compris, compter 5 minutes pour reprendre la lecture.
- batterie chargée à bloc, l’icône la montre chargée à 75%
- les marque pages ne sont accessibles qu’après avoir ouvert le document auquel ils se rapportent
- il m’est arrivé de ne plus pouvoir le démarrer et d’être obligé de le resetter...
- les boutons sont parfois inopérants : ils font "bip", la LED clignote, mais rien ne se passe,
- l’écran est génial, la lecture très agréable.
En résumé, la seule qualité du 1000S est son écran. Le reste (ergonomie, soft, fiabilité générale) est vraiment raté. iRex a surement rushé la sortie du 1000S pour Noël. On va probablement voir arriver une mise à jour du firmware sous peu, comme cela avait été le cas pour l’iLiad. Vraiment frustrant d’avoir un écran si beau aussi mal géré.