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Rapport du Conseil général du Rhône sur le MAD

lundi 21 janvier 2008

 

Rapport du Conseil général du Rhône sur le MAD

Séance de Novembre 2007


Mesdames, Messieurs,

Le maintien à domicile des personnes dépendantes âgées est une alternative intéressante et désirée par un grand nombre de personnes. Dans le Rhône 95% des personnes âgées de plus de 60 ans vivent à domicile et souhaitent y rester.

La politique départementale définie dans le cadre du schéma gérontologique 2004-2008 a donc fait du maintien à domicile un des ses axes prioritaires.

En tant que pilote de l’action gérontologique depuis la loi du 13 août 2004, le Département a souhaité labelliser l’ensemble de ses Maisons du Rhône en CLIC de niveau 2 (Centre local d’information et de coordination) et à moyen terme de niveau 3, maillant ainsi tout le territoire. De par ses missions et sa connaissance de la population âgée, le Département est l’acteur de premier plan qui peut impulser des actions contribuant à favoriser le maintien à domicile en conduisant des expériences et en créant des outils susceptibles d’améliorer la vie à domicile et la coordination des professionnels.

Je vous rappelle que le Département du Rhône s’est investi depuis de nombreuses années dans le développement des nouvelles technologies, notamment en desservant tout le territoire en réseaux de haut débit. Ces technologies de l’information, dont les seniors se saisissent de plus en plus, offrent une nouvelle opportunité de développement dans le maintien à domicile. Dans ce contexte, vous aviez accepté de lancer une étude en mars 2005 auprès de volontaires (personnes âgées, familles et professionnels) sur le territoire de Givors, Amplepuis, Thizy, Monsols. La première étape de cette étude a permis d’identifier des besoins exprimés par les personnes et de proposer des scénarios très pratiques d’utilisation des technologies de l’information au service du maintien à domicile. Dans une deuxième phase, il vous est proposé d’expérimenter ces outils innovants auprès de la population âgée mais aussi auprès des professionnels.

Il ressort de l’étude menée par le cabinet Altivis (professeurs Ribes et Gaucher) que les principales peurs des personnes âgées sont : la dépendance, la chute, la maladie et l’aggravation de leur situation. Par contre les peurs d’être agressées, abusées, isolées ou de mourir sont moins significatives. Les familles partagent les mêmes préoccupations que les personnes âgées.

Par ailleurs, les personnes âgées montrent une ouverture aux technologies et une compétence à utiliser de nouveaux outils. Elles expriment un fort intérêt pour les dispositifs technologiques contribuant à leur sécurité (télésurveillance de nuit, contact visiophonique avec le médecin, dispositifs d’alerte...).

Elles sont aussi intéressées à la fois par des outils de communication visiophonique avec des proches pour lutter contre la solitude. Les nouvelles technologies pourraient être utilisées pour l’entretien de la mémoire.

Leur intérêt est par contre nuancé pour les dispositifs d’observance thérapeutique ou certains services en ligne pratiques (courses en ligne...). Enfin, elles paraissent moins intéressées par des services considérés comme seulement distrayants.

Interrogés en parallèle, les professionnels estiment que les points les plus importants pour améliorer la qualité de vie des personnes âgées à domicile concernent des questions d’hygiène (aide à l’entretien du domicile, à la toilette, suivi de l’équilibre alimentaire) et le relationnel (lien social ou intergénérationnel, présence des familles...). Quant à l’utilisation des technologies de l’information dans leurs activités professionnelles, ils sont une majorité à souligner l’intérêt de partager des informations autour de l’usager en temps réel. Mais ils souhaitent des outils simples et intégrés à leurs pratiques quotidiennes. Ces différents points sont corroborés par d’autres études menées localement (Givors) ou sur des thématiques particulières (sorties d’hospitalisation).

En conclusion de cette étude, nous retenons que les technologies semblent pouvoir apporter de véritables bénéfices pour le maintien à domicile autour de trois axes :

  • celui de la santé et de la sécurité des personnes, avec en particulier la surveillance de jour et de nuit,
  • celui de la mise en relation de la personne âgée avec sa famille et les professionnels,
  • celui de la coordination des acteurs locaux.

Ces axes rejoignent les priorités du schéma départemental. C’est pourquoi je vous propose de conduire des expérimentations autour de ces trois points. La première expérimentation devrait se faire en lien avec un établissement de soin qui serait prêt à étendre sa surveillance hors les murs via de nouveaux outils. La deuxième pourrait impliquer des personnes âgées et leur famille, volontaires, recrutées sur le territoire départemental. La troisième expérimentation devrait être conduite sur une zone disposant d’une Maison du Rhône-Clic 2/3 en place, avec une coordination gérontologique opérationnelle, et un nombre restreint de professionnels représentant néanmoins l’ensemble des intervenants du maintien à domicile (hôpitaux, médecins libéraux, services de soins infirmiers à domicile, services d’aide à domicile et centres communaux d’action sociale...). Il s’agirait d’évaluer les outils disponibles sur le plan technique, au regard du bénéfice constaté par la personne et d’un point de vue économique. Ces expérimentations devront établir une méthodologie d’organisation et d’action et s’inscrire dans un cadre juridique et éthique.

L’objectif poursuivi est aussi de mesurer la valeur et la reproductibilité de ces dispositifs à l’échelle du Département et leur inscription dans les politiques d’aides du Département.

Ces expérimentations pourraient être menées sur deux années budgétaires et correspondraient à un budget estimé à 230 000 euros qui pourrait être imputé sur les lignes du Service Prestations individuelles à domicile, Pôle PA-PH, et de la mission technologies de l’information.

Je vous prie Mesdames et Messieurs de bien vouloir délibérer sur ce rapport, de m’autoriser à lancer les marchés et passer les conventions relatives à ce projet.

Le Président

Documents :

par Yves-Armel Martin