Museolab3 - 18 mars 2010 from Erasme on Vimeo.
Quelle place auront demain les technologies de l’information pour la transmission du savoir ?
Ce domaine est particulièrement d’actualité avec le récent rapport de la commission Fourgous qui préconise de nombreuses mesures pour développer le numérique à l’école.
- Si la plupart des dispositifs répondent à des besoins réels des établissements, il faut toutefois admettre que l’on reste dans des transpositions très traditionnelles du fonctionnement d’une classe : le tableau devient tableau numérique, le cartable devient cartable en ligne et les blocs-notes sont remplacés par des Notebooks. Certes, c’est un peu caricatural mais on voit combien il est difficile d’intégrer des points de vue radicalement nouveaux si on ne fait qu’interroger les acteurs actuels du monde de l’éducation, fournisseurs compris. Ces derniers, en particulier, ne sont pas en position de proposer une offre franchement différente, qui pourrait déstabiliser leur positionnement actuel.
- Pourtant, si on s’arrête un moment, on peut identifier des technologies émergentes qui devraient bouleverser la nature même des technologies de l’éducation : les technologies de visualisation de données (parmi lesquelles la réalité augmentée est sans doute la plus à la mode), les interfaces naturelles (multitouch, gestuelles, simples et intuitives) et l’internet des objets. Comment les utiliser dans l’éducation reste encore largement imprévisible, mais elles laissent espérer de nombreux apports. Et si le numérique nous aidait à mémoriser par les gestes, à ressentir le sens de mots et des concepts ? Et s’il s’agissait non pas de multiplier les interfaces, mais au contraire de libérer l’attention de l’apprenant quitte à rendre transparente la technologie ? Et si l’enjeu était d’articuler le travail individuel, le travail collaboratif (en équipe) et le travail collectif (en classe) ?
- Pour tenter d’offrir un nouveau point de vue sur cette question, nous avons convié à un atelier créatif des artistes (designers, graphistes, musiciens, scénographes, plasticiens), des explorateurs technologiques (programmeurs, chercheurs, bidouilleurs électroniques...), des transmetteurs de savoir (médiateurs de musées, musiciens intervenant à l’école, professeur de collège, enseignant spécialisé auprès des enfants handicapés, universitaires).
- Pour commencer nous les avons « enfermés » à Erasme pendant une journée, répartis en trinômes, chaque groupe devant concevoir un dispositif technologique de transmission de savoir original, innovant voire décalé.
- Ils disposent maintenant d’un peu de temps (6 jours par personne) et du plateau technique d’Erasme pour réaliser leur idée (du moins un prototype). C’est ainsi qu’à la fin de l’été nous devrions aboutir à six installations interactives démontrant les différentes pistes suivies. Le fait de réunir des personnes d’horizons différents permet de sortir des habitudes trop liées au contexte de chacun. Les artistes sont aussi là pour apporter un regard différent.
Ensuite nous impliquerons d’autres utilisateurs (musées, enseignants, institutions) pour réfléchir ensemble à partir du nouvel horizon dégagé par ces installations.
(à suivre...)