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Les mille et un métiers de la ville

mardi 29 octobre 2013

 

Les mille et un métiers de la ville

Description

Le visiteur pénètre dans un cube noir au milieu d’une salle d’exposition. Il arrive ainsi dans un espace sombre où il ne distingue qu’une table sur laquelle reposent 3 objets près de symboles.. Lorsqu’il se saisit de l’un de ces objets et le place sur un symbole, un dispositif se déclenche : une vitrine s’illumine, une ambiance sonore est diffusée, en lien avec l’objet concerné.

Les mille et un métiers de la ville, photo de Quentin Chevrier

Retours

Une des particularités de ce projet est que l’équipe s’est beaucoup investie dans la production des contenus. Pendant les trois jours de Museomix, elle a réalisé des éléments audiovisuels pour les trois objets. Elle a essayé de pousser le plus loin possible les productions dans les délais et moyens impartis.

En terme d’interaction, il s’agissait d’objets issus d’une imprimante 3D et contenant une puce RFID (on a pu vérifier qu’il est relativement simple de placer une puce RFID dans un objet alors qu’il est en cours d’impression 3D et que la puce n’est pas brûlée) qu’il fallait placer au dessus de capteurs dont l’emplacement était signifié par un symbole. Ce type d’interaction pose rapidement des problèmes ergonomiques et d’exploitation. En effet, les objets ne restent pas naturellement sur les symboles (il faudrait un réceptacle avec une forme creuse pour éviter cela) et interrompent la diffusion des contenus. Pour éviter que les objets ne disparaissent, il a fallu leur ajouter un inélégant cordon ne facilitant pas la manipulation.

On comprend bien que l’idée était de proposer au visiteur de retrouver le geste de la manipulation des objets artisanaux, et aussi de proposer des objets romain à l’aspect « neuf », en contraste à ceux que l’on voit dans les vitrines, âgés de 2000 ans. Mais dans la pratique les objets issus de l’imprimante 3D sont légers et n’ont pas la texture du bois ou du métal. Donc, il est difficile d’y voir un intérêt par rapport à des déclenchements par écran tactile ou bouton poussoir.

La mise en espace présentait l’intérêt d’un espace confiné et protégé, attirant la curiosité, mais la manipulation des objets dans un recoin, dos aux projections, ne donnait pas un bon point de vue sur les audiovisuels et rajoutait un côté artificiel à l’interaction.

Pour que le déclenchement de contenus par l’intéraction avec des objets soit bien perçu, il faut travailler sur une scénographie qui permette de bien comprendre le lien entre l’interaction et le contenu. Il faut aussi que la manipulation de l’objet soit une expérience en soi : un bel objet, agréable à manipuler avec un poids et une texture particulière et peut être des gestes plus intéressants que le simple déplacement. Pour cela, le recours à la reconnaissance de geste (par caméras) est plus complexe mais plus porteur que les puces RFID.

15-25 ans :

Du fait que le dispositif n’était pas abouti, ce dernier a fait l’objet de critiques des jeunes publics qui ne percevaient pas la plus value de la manipulation limitée à déclencher des vidéos.
« On a vu très rapidement le cube sur l’artisanat. C’est pareil je n’ai pas trouvé tellement... en fait on ne fait que déclencher que quatre vidéos finalement. C’est tout un énorme dispositif pour... Est-ce que c’est utile de faire tout ce dispositif pour déclencher 4 vidéos quoi ? » (#6 – étudiant, en groupe, master patrimoines, Lyon)

Opportunités :

Ce projet pose une question souvent croisée dans la transmission de compétences : comment transmettre un geste, des savoirs faire ? Au delà de simplement présenter un geste, l’expliquer, on souhaiterait le faire refaire de manière ludique par le visiteur afin de l’impliquer.
Les pistes de l’utilisation d’objets RFIDs, ou la manipulation d’artefact imprimés à l’imprimante 3D ne semblent pas les plus prometteuses. On devrait par contre étudier des manipulations qui s’enrichissent de caméra 3D (Kinect) pour mesurer et visualiser le geste du visiteur. Elles ne seront pas simple à programmer : les jeux à gros budget qui utilisent ces périphériques ont généralement une précision gestuelle très limitée et des interactions souvent frustrantes. Mais les technologies s’améliorent : la nouvelle kinect de Microsoft détecte les doigts de la main et le capteur Leap est aussi précis qu’une souris.

Documents :

par Yves-Armel Martin