Kaleidomix, développé par les Lamantins roccoco, est une application que l’on télécharge sur son mobile. Elle permet de reconnaitre les fauteuils que l’on photographie pour obtenir d’avantage d’information à leur sujet, puis de fabriquer le fauteuil de ses rêves et enfin de visualiser son choix en parallèle des autres visiteurs.
Kaléidomix est le seul dispositif sur mobile de Museomix. Je m’attendais à ce qu’il y en ait d’avantage car de très nombreux projets en musée tournent autour de ces technologies de mobilité, réalité augmentée ou reconnaissance d’image. En s’appuyant sur la technologie Moostock (sauf erreur de ma part), l’équipe a réussi à produire rapidement une application fonctionnelle intégrant de la reconnaissance d’image.
Cela pourrait d’ailleurs poser un problème économique car Moodstock est basé sur un coût à l’usage : si la technologie était déployé, le musée devrait payer à Moodstock des frais proportionnels au nombre d’objets reconnus par l’application. Autant ce modèle est appliqué à des solutions commerciales (ce n’est pas un problème de payer 30 centimes quand un client potentiel demande des renseignements sur la dernière Audi) autant cela peut poser problème dans un environnement public et culturel.
L’idée de compléter un dispositif d’information augmentée (en prenant la photo on obtient le cartel du siège) par une démarche collective me semble particulièrement intéressante.
Obtenir une visualisation collective du graph généré par les choix des visiteurs, interagir avec et finalement créer du lien entre visiteurs est surement une piste à travailler. En l’état, le rendu final n’est pas totalement convaincant. Il y a une concurrence entre la notion de parcours (les objets que l’on a pris en photo avant) et la création d’une chaise sur mesure. En mélant les deux dans la visualisation finale, on suscite peut être une certaine confusion, d’autant que le parcours, se déroulant dans une seule pièce, est un peu court et que le visiteur n’y a pas été préparé auparavant. C’est dommage car il y a vraiment quelque chose d’intéressant dans l’idée d’un rendu public commun aux visiteurs et cela permet de faire émerger des points communs ou divergeants.
Il y a une certaine intention commune entre les deux dispositifs de ces salles, puisque The place to seat s’interrogeait aussi sur la notion de réseau social de visiteurs. La présence de deux équipes au même endroit a cependant nuit à la lisibilité des deux projets.
Pour aller plus loin :
D’un point de vue technologique, de plus en plus de solutions pour mobile intègrent la reconnaissance d’image. C’est le cas notamment des principaux framework de réalité augmentée.
Autres expériences utilisant la reconnaissance d’images pour donner de l’information : Blinkster au Centre Pompidou, Google goggles au Getty Museum de Los Angeles.
Une liste de solutions est sur le wiki Muzeonum.
Quelles sont les questions que ce dispositif pose au Musée des Arts décoratifs ?
- Comment créer un réseau social de visiteur ?
- Comment créer des espaces collectifs où les visiteurs puissent d’une certaine manière partager leur expérience de visite ?
- Comment intègre t’on le smartphone du visiteur dans les propositions qui lui sont faites ?