Description
Le Musée Gallo-Romain de Fourvière dispose de très grandes fenêtres qui donnent sur les théâtres romains. Ce projet souhaitait les transformer en fenêtres temporelles permettant de superposer la vision actuelle des théâtres à une reconstitution ou à des informations additionnelles.
Le dispositif utilise le système des « Magic Windows » : l’angle de vue d’une image numérique est calculé en fonction de la position de l’observateur, lui redonnant l’illusion du relief et du déplacement de perspective que l’on a face à une vraie fenêtre.
L’équipe aurait souhaité projeter sur l’ensemble de la fenêtre tout en la laissant semi-transparente. Il n’a pas été possible de trouver une solution de projection résistant au contraste de la lumière du jour. Du coup, c’est un dispositif sur une grande télé avec une Kinect qui a été installé devant la fenêtre.
Par ailleurs, un dispositif sur le site du théâtre tournait le regard du visiteur extérieur vers cette fenêtre et cherchait à créer du lien entre les visiteurs extérieurs et intérieurs.
- Fenêtre augmentée photo de JP Bajard
Retours
Le dispositif n’évite pas les écueils habituelle des dispositifs de réalité augmentée : la superposition sur le réel reste approximative et l’installation n’est efficace que pour un visiteur à la fois. Elle a connu de nombreuses limitations techniques qui ne permettaient pas de faire vivre une interaction immédiate et fluide. Or la qualité et la finesse de l’interaction est capitale dans ce type de dispositif.
Une variante consisterait à utiliser un appareil de visée : périscope, jumelles de réalité augmentées... qui serait plus simple à mettre en oeuvre, serait clairement mono-utilisateur mais perdrait une partie de l’aspect « interface naturelle » qui est recherché.
L’utilisation de la position du visiteur pour déclencher des contenus dans une sorte de menu (la pastille de couleur qui est au centre déclenche un contenu audio et textuel) ne semble pas apporter de valeur par apport à d’autre type d’interface.
« L’utilisation de l’extérieur du musée comme espace d’interaction et de communication est prometteur. L’invitation à la découverte des collections n’est que l’esquisse d’une proposition de jouer avec le non-public, a ré-creer du sens, et pourquoi pas à superposer les informations dans le site, activable depuis le poste d’observation privilégié. Le prolongement numérique et interactif du potentiel dedans-dehors détecté par l’équipe est une piste passionnante. » Stéphane Bezombes (directeur de l’agence Réciproque)
15-25 ans :
La fenêtre augmentée ou totalement virtuelle (c’est à dire sans vue en transparence sur la réalité) s’appuyant sur le mouvement du visiteur a une capacité d’interpellation qu’il ne faut pas sous-estimer et doit bien fonctionner aussi avec cette tranche d’âge. Mais sans peut être obligatoirement viser un dispositif immersif (des fenêtres de plus petits formats seraient tout autant pertinentes).
La fluidité de l’interaction, la rapidité pour que le visiteur comprenne l’intéraction sont capitales pour la réussite du dispositif.
Opportunités
Le volet extérieur de ce projet pose la problématique de rejoindre les non publics et en particulier ceux qui gravitent dans les espaces publics à proximité des lieux culturels.
Le prototype réalisé n’avait pas eu le temps d’entrer suffisamment profondément dans cette problématique pour pouvoir présenter une réalisation opérante. L’équipe voulait profiter de la situation particulière de cette grande baie vitrée donnant depuis le Musée sur le théâtre externe.
Beaucoup de visiteurs déambulent dans le théâtre sans entrer, ni même connaitre le Musée. Les personnes qui seraient engagées dans un dispositif interactif dans le musée, auraient pu, pour avancer dans leur jeu, interagir avec des personnes à l’extérieur. Par exemple les guider à distance : 4 plots interactifs seraient disposés à l’extérieur, un talkie walkie permettrait d’interpeler les passants et les inviter à monter sur les plots interactifs. Quand les 4 visiteurs extérieurs seraient sur les plots, le dispositif intérieur évolueraient et présenteraient une récompense au joueur (dans son dispositif interactif).
Ce genre de dispositif devrait être ludique pour tous mais plutôt mystérieux pour les publics à l’extérieur, il pourrait attirer leur attention sur le musée et leur donner envie d’entrer pour comprendre l’autre face de l’interaction. Le dispositif pourrait par son scénario inciter le visiteur à devenir une sorte de médiateur pour le visiteur extérieur.
Plutôt sous forme d’évènement que de dispositifs permanents, cette piste est certainement à explorer pour conquérir de nouveaux publics.